Dans les deux derniers épisodes de “Be Your Change”, nous avons exploré comment dépenser son argent d’une façon plus durable et consciente.Il s’agit de l’investissement à impact sociétal ou “impact investing”. Nous avons écouté la dirigeante de la conférence internationale d’”impact investing”, “SOCAP”. Nous avons également entendu la co-fondatrice d’”Angels of Impact”, un groupe investissant dans des biens fabriqués de manière responsable, par des femmes issues de la précarité.

Dans ce nouvel épisode du podcast “Be Your Change”, nous parlons à deux soeurs qui désirent rendre le monde dans lequel nous vivons meilleur. Elles enseignent à des enfants comment utiliser leur créativité pour provoquer un changement.

BYC06: Nous commençons par encourager les filles à chercher, au plus profond d’elles-mêmes, des outils pour ressentir la paix et la force intérieures, avant de sortir de chez elle, et de tenter d’être activistes dans leurs communautés. Ensuite, nous connectons cela à la créativité car nous pensons que c’est un outil très important et puissant pour les filles, et les jeunes en général, que de se connecter à leur voix intérieure. [00:07:00]

Be Your Change” concerne les changements que nous pouvons opérer chaque jour, à différents niveaux, dans nos vies et en fonction de nos disponibilités pour participer à la création d’un changement positif.  Nos invitées du jour sont les soeurs Eunice et Sabrina Moyle. Elles sont les auteurs d’un livre  qui inspire les jeunes à s’impliquer dans l’action civique. Le livre est intitulé “Be The Change.” Nous parlons du livre et de l’importance d’utiliser la créativité dans l’activisme.

Nous sommes aujourd’hui avec Sabrina et Eunice Moyle afin de parler de leur nouveau livre intitulé “Be the Change: l’avenir est entre vos mains”. C’est rigolo car notre podcast est appelé “Be your change”. Sabrina: Comme c’est opportun! Nous sommes à 98% sur la même longueur d’ondes, à un mot près.

Juliette Roy: J’ai lu votre livre qui est très intéressant. Votre philosophie et vos valeurs sont similaires à ce que je veux exprimer en format audio, mais vous les retranscrivez dans un format ludique et écritc c’est très sympa à regarder. Parlez-moi un peu de votre livre.

Sabrina: “Be the change” est un livre qui a pour but d’inspirer les jeunes gens, en particulier les jeunes filles, à représenter une influence positive dans leur communauté. C’est, en partie, du coaching inspirationnel. Cela débute avec la prémisse que le changement doit naître au plus profond de notre être. Pour les jeunes et les gens, en général, se connecter à leur voix intérieure, être capable de visualiser le changement qu’ils veulent voir se réaliser ainsi que la créativité peuvent amplifier toutes sortes d’actions sociales. La troisième partie du livre est consacrée à des projets créatifs à réaliser soi-même, comme des T-shirts, des posters de protestation ou des badges avec une imagerie visuelle puissante qui peuvent amplifier votre message. Nous parlons de la créativité au sens large. Il ne s’agit pas seulement du fait d’être doué en art visuel. Cela peut être l’écriture, l’expression orale et l’organisation ou la création de relations. Cela peut être à propos de la spiritualité aussi. Vous pouvez être créative dans toutes les dimensions de votre vie. Vous puisez dans la créativité, dans votre propre sens de la force et de la paix intérieures et puis vous transposez cette action dans votre communauté.
Eunice: Tu peux t’engager dans la communauté, là où tu te situes, par rapport à ce que tu peux faire et au moment où tu peux offrir. Personnellement, je suis plutôt introvertie mais l’art est le secteur dans lequel je suis vraiment efficace. Et donc, c’est ce que je connais, Je suis allée en Ohio pour frapper aux portes, durant les élections. J’ai trouvé que c’était une bonne, mais très stressante, expérience pour moi qui ne me sens pas à l’aise en parlant à des étrangers. C’était ma façon d’utiliser des outils et des compétences qui me sont familiers pour m’engager dans la communauté et pour amplifier l’action civique.

Juliette: Comment est-ce que l’idée du livre vous est-elle venue?

Sabrina: C’est une genèse. Je pense qu’il a mis des années à être réalisé mais ce qui nous a réellement inspirées à assembler une proposition de livre a été notre participation à la Marche des Femmes de Washington, après les élections de 2016.

Eunice: C’était tellement incroyable de voir toutes ces personnes et toutes ces banderoles fantastiques mais également l’énergie vraiment positive. Chacun était empli de peurs et dépassé par les résultats des élections. Vous ressentiez peut-être de la colère, je ne sais pas, un sentiment négatif..mais quand vous arriviez là-bas, ce sentiment de solidarité vous dépassait. Chacun était très positif. C’était vraiment une expérience qui bouleversait l’existence.
Sabrina: Pour toutes les deux, ce fut une expérience bouleversante. C’était incroyable de voir diverses générations de femmes, là-bas et d’hommes également. Je pense que ça nous a ouvert les yeux. Le pouvoir de la créativité amplifiait et unifiait les gens autour d’un message.

Durant les élections présidentielles de 2016, les soeurs ont rejoint un mouvement grandissant de femmes qui ont décidé que le changement proviendrait seulement d’elles, et ne se déplacerait pas du sommet vers la base. Aujourd’hui, on remarque de plus en plus de femmes en politique, qui se présentent à des postes au niveau local, étatique ou national. Suite à la Marche des Femmes, Sabrina et Eunice voulaient continuer à utiliser leur créativité pour le bien social.

Sabrina: Alors que les élections présidentielles américaines approchaient, nous sommes devenues plus créatives. Dans un premier temps, nous avons lancé une campagne appelée “The future is in your hands” (L’avenir est entre vos mains). Il s’agissait de T-shirts, de tasses et de sacs comportant chacun des messages encourageant les individus à se déplacer, pour aller voter, lors de ces élections. Les élections passées, nous étions tous très tristes. Nous avons alors entendu parler de la “Women’s March” de Washington DC. Nous avons donc décidé de créer des posters de protestation pour cette manifestation et nous y avons participé. Nous avons ensuite créé des pins au profit des plannings familiaux et de “ACLU” ( American Civil Liberties Union). Ces ventes de pins ont levé plus de $10,000 pour ces causes. C’est fantastique.

Nous avons de plus en plus utilisé notre plateforme pour encourager les gens à sortir de chez eux, pour aller voter. Nous avons vendu des produits au profit de causes en lesquelles nous croyons. Lorsque nous avons vu les posters à la marche de protestation, nous avons réalisé que la créativité, sous toutes ses formes, peut être très puissante pour amplifier le changement sociétal, particulièrement pour les filles. En grandissant, nous étions très créatives mais nous ne pensions jamais que la créativité pouvait avoir un quelconque lien avec l’action citoyenne ou politique. Je pense que la créativité est souvent perçue de manière frivole. Songez à la façon dont l’art est perçu dans les écoles publiques! Il est considéré comme secondaire et non académique ou sérieux.  Ce que nous avons réalisé, au fil du temps, et qui sautait aux yeux, aux “Women’s Marches”, c’est que la créativité est une force très puissante et qu’elle peut être connectée à l’action citoyenne. Nous voulons explorer cette idée et surtout habiliter les filles, comme les jeunes filles que nous étions autrefois, afin qu’elles réalisent, via leurs centres d’intérêt pour l’art, le bricolage, la musique ou autre chose encore, que cela peut être une voie ou une rampe pour devenir une force de changement.

Eunice: Vous pouvez créer ces posters emblématiques, fun et positifs, qui comportent un message fort. L’un de mes favoris est celui avec lequel nous avons débuté. “The future is in your hands, get out to vote”.  Une campagne basée sur deux mains et une boule de cristal qui exprime: “l’avenir est entre vos mains, sortez de chez vous et allez voter!”. Je pense que c’est une image très forte. J’adore utiliser un design pour amplifier des messages. C’est un outil si puissant et souvent les gens ne sont pas conscients de l’impact d’un bon design ou d’une belle oeuvre d’art. Franchement, l’art peut amplifier un message et l’une de mes obsessions est d’utiliser un chouette design pour toucher le grand public. Il s’agit de démocratiser l’art et de le rendre accessible, compréhensible et puissant.

Sabrina: Je pense que le positivisme ou l’énergie positive sont très motivants. Une vision créative positive de l’avenir est plus motivante que les sentiments de colère, de déprime ou de victimisation. C’est un soutien car ce changement a lieu sur plusieurs générations. Vous ne pourrez pas vraiment encourager un changement s’il provient d’une colère. Il est difficile, je pense, d’être associé à un mouvement de colère, de lutte. Beaucoup de choses doivent être accomplies évidemment, mais c’est important de rester équilibré.

Eunice: Je  comprends très bien car je suis en colère et frustrée. Je ne peux  pas croire ce qui se passe, à ce monde d’aujourd’hui.

Sabrina: Oui, absolument. Je pense qu’il s’agit d’un art qui a une énergie, qui ne réduit ni la difficulté et l’importance de ces luttes, ni le fait que tant de vies sont en cause dans ces nombreuses problématiques. Tu essaies de soutenir les individus et de les rassembler, en même temps.

Juliette: Nous sommes au studio de KQED à San Francisco. Eunice et Sabrina ont un grand sourire sur leur visage et nous sommes très heureuses d’être ici. C’est très sympa de ressentir cette énergie et que notre travail a été si inspirant. Ce que j’entends est que vous avez réellement inspiré et lorsque je vous écoute, je me sens comme vous, inspirée.  Votre voix s’exprime, d’un ton sauvage et vous ne souhaitez pas vous taire.

Eunice: Je pense que nous prenons très au sérieux l’idée de diffuser une énergie positive, un changement positif dans le monde. Une bonne énergie d’êtres humains décents qui traitent les autres individus avec respect et reconnaissance. Je veux promouvoir ce message le plus humainement possible et encourager les autres à se traiter avec respect et gentillesse, également. C’est une partie très importante de notre approche globale.

Juliette: Avant les élections, nous parlions à de jeunes amis progressistes  qui nous disaient qu’ils ne voteraient pas pour le candidat démocratique. Ils disaient qu’ils voulaient du changement. “Nous ne voterons pas pour elle”. “Nous ne pensons pas le faire”. “Cela va provoquer un changement et nous sommes prêts à voter pour Trump car nous pensons qu’une révolution civile se produira ensuite”. Je me rappelle les avoir traités de fous. C’est très dangereux. C’est une position très dangereuse. Rétrospectivement, en considérant le résultat de ces élections, je les vois comme un catalyseur de changement. Il y a tant de graines (semées), tant de choses qui se produisent déjà et de gens qui souffrent de l’inégalité. Ils sentiront cette tension et penseront qu’ils ne travaillaient pas bien, mais d’une certaine façon, cette élection a juste augmenté et libéré toute cette énergie. Donc je voulais juste vous demander ce que vous pensiez que cela signifiait?

Eunice: Si nous survivons à cela, peut-être que ce sera une bonne chose.

Sabrina: Je pense que ce président est un reflet de notre société. Il est un symptôme de l’évolution des moeurs de la société.  J’ai de l’empathie pour le point de vue de votre ami progressiste. Il me semble que c’était extrêmement risqué,  qu’il s’agissait d’une manoeuvre téméraire, un si grand risque de de voter pour un candidat comme lui. Je pense cependant qu’il est vrai que notre société est à un tournant critique. Nous devons nous réveiller, en masse, nous impliquer et gérer les problèmes systémiques que nous rencontrons. Nous avions besoin de ces évènements, quelque part, pour faire se réveiller les individus et les pousser à agir.

Juliette: C’est vrai? Je ne sais pas si vous avez suivi les mouvement “#metoo” et “March for Life” et “(March) for Diversity”. J’ai l’impression que ces initiatives émergent de tous côtés et que leurs auteurs sont infatigables. De plus en plus de personnes rejoignent ces mouvements, à commencer par la très jeune génération.

Sabrina: C’est très excitant. La situation n’est pas idéale mais elle a des avantages.

Les élections de 2016 ont conduit Sabrina et Eunice à établir un lien entre ce qui se passait dans le monde et ce qu’elles avaient réalisé avec leur boÎte de design depuis des années. Elle s’appelle “Hello Lucky”, et elle est au coeur de leur activisme social.

Sabrina: Nous designons/créons tout, depuis les cartes de voeux aux tissus, en passant par les livres pour enfants. C’est l’itération actuelle de “Hello Lucky”. L’aventure a débuté, il y a quatorze ans, avec un studio de typographie/d’impression de cartes.

Eunice: Dans ma cuisine, par hasard! C’est un aspect de notre entreprise. Je n’ai débuté de rien. J’ai juste acheté une presse sur Ebay avec toutes mes économies. J’ai commencé à réaliser mes propres projets et à les présenter à l’extérieur. Nous étions des femmes entrepreneurs qui se sont lancées et ont débuté. Nous voici, quatorze ans plus tard!

Sabrina: Nous avons choisi l’impression de cartes de voeux et la typographie, l’année où Facebook se lançait. La technologie devenait envahissante, déjà à l’époque. Je pense que nous étions sensibles au fait que les cartes de voeux sont belles et tactiles. Nous réalisions à quel point une note écrite approfondit les connections entre les personnes. Je ne pense pas que nous étions nécessairement conscientes de ce qui se passait au moment-même, mais que nous l’avons plutôt réalisé rétrospectivement. C’est quelque chose qui nous a motivées. En plus, avant de fonder une entreprise, j’avais travaillé dans le secteur associatif artistique en fondant/finançant “Arts education”. J’avais étudié l’histoire de l’art et j’étais fort enthousiaste à propos du rôle des arts et de la culture dans la création d’une mentalité, d’une histoire, pour amplifier les messages et connecter les individus. L’idée de créer des sortes de formes démocratisées/popularisées/populaires comme les cartes de voeux me parlait plus particulièrement. Lorsque nous avons lancé “Hello Lucky”, il y avait presqu’une petite graine de changement social, dans ce que nous réalisions. La presse d’imprimerie était, à l’origine, le medium/le format de distribution de documents pour la protestation sociale de Martin Luther King et la réforme protestante. L’imprimerie  y trouve son origine. Il y a cet élément historique pour préserver cet artisanat. Cette histoire, cet héritage nous ont poussées vers les cartes imprimées /cartes typographiées. Nous avons consacré beaucoup de temps à développer un business viable. Nous avons fait une grande incursion dans la création d’invitations de mariage personnalisées. Nous avons aidé les personnes à planifier leur mariage et leurs cartons d’invitation. Cette célébration importante et personnelle/intime nous a motivées. Au fil du temps, nous réalisions que nous souhaitions retourner à nos racines créatives. Lorsque nous planifiions des mariages, il s’agissait plutôt de logistique et de détails de dernière minute pour aider la mariée plutôt que des créations à partir de zéro. C’était ce que nous souhaitions réellement faire. Nous avons donc clôturé ce business et nous nous sommes concentrées à devenir uniquement un studio de design. A ce moment-là, nous avons décidé de nous questionner, de remettre en question ce que nous étions en train de faire. Pourquoi des cartes imprimées? Pourquoi est-ce si important?

Eunice et Sabrina se sont retrouvées, avec leur partenaire professionnel, en Oregon et elles se sont lancé un défi personnel: écrire plus de lettres.

Sabrina: Nous avons donc débuté le “Write_On challenge” avec elle. C’était son idée et nous l’avons commencée ensemble. Nous avons lancé un défi d’écrire trente lettres en trente jours. Durant le mois d’avril, mois national de l’écriture de lettres, nous avons offert des kits gratuits de cartes imprimées. De façon inattendue, deux milles personnes se sont enregistrées pour recevoir ces paquets, la première année.  C’était clair qu’il existait ce besoin et ce désir de groupe de reprendre contact en dehors de l’internet/de façon traditionnelle.

Ecrire des lettres apporte une connection humaine plus que nécessaire à l’âge digital. Les soeurs croient que les relations humaines sont ce qui rend la vie digne d’être vécue. Elles sont fondamentales à la sensation de bien-être de chacun.

Sabrina: Nous avons commencé avec la campagne “Write_on” qui a eu beaucoup de succès et nous avons continué de bâtir une communauté qui compte, à présent, plus de dix milles membres. Cela nous a ouvert les yeux et nous avons songé à donner à notre business un sens plus profond au moment où nos enfants sont nés. Je pense que ce fut une révélation, pour moi, et pour toutes les deux, en fait. Comment montrons-nous l’exemple? En étant de belles personnes, en redistribuant, en ayant un impact, pour nos enfants. Cela nous a mené à explorer mieux ce que nous pouvions réaliser avec la plateforme “Hello lucky”.

Eunice et Sabrina ont decidé que l’étape suivante était d’écrire un livre intitulé “Be the Change”. Le livre est un guide inspiré, pour les jeunes filles, qui leur explique comment être des activistes dans leurs communautés.

Sabrina: Le livre est une extension de notre activisme social grandissant via notre business et via un chemin parallèle. J’ai également été pas mal impliquée dans le travail associatif. J’ai siégé au conseil d’administration d’une organisation appelée “Mosaic” qui aide les jeunes à se comprendre au-delà des différences, et à ensuite accomplir un travail important, au niveau de l’engagement citoyen, suite aux élections. Elle met en contact des personnes de différentes tendances politiques, lors de débats. Elles apprennent à avoir plus d’empathie les unes pour les autres et essayent de collaborer pour trouver un terrain d’entente.
Tout ce travail associatif que j’accomplissais, suite aux élections, a nourri le contenu du livre “Be the change” afin de tenter d’aider les jeunes à acquérir les outils pour négocier, dans les conflits, de façon pacifique. En effet, chaque fois que nous exercerons une action citoyenne ou que nous procéderons à un changement d’attitude, un conflit naîtra. Comment trouvent-ils la force intérieure pour effectuer ce travail? Comment travaillent-ils, en relation avec les autres, pour trouver un terrain d’entente et pour avancer ensemble? Tout cela était très inspirant pour le livre également.

Juliette: Pourquoi se concentrer sur les enfants comme auteurs de changement? D’où est-ce que cette idée provient-elle?

Eunice: Ils sont incroyables. La génération suivante est fantastique. Prêtez attention aux jeunes de Parkland. Ils sont si inspirants et j’adore l’idée qu’ils aient grandi avec les réseaux sociaux et qu’ils les utilisent de façon aussi inspirée. Leur réaction et eux-mêmes sont incroyables.

Sabrina: Je pense qu’une grande inspiration provient de nos propres enfants, de leur éducation et de l’introspection liée à cela. Ma motivation pour écrire ce livre est une prise de conscience. J’ai beaucoup travaillé sur moi-même, en tant que parent. Lorsque je suis devenue mère, j’ai revisité le type de culture dans laquelle j ai grandi et j’ai remis en question ces choses. L’une de mes conclusions importantes était concernant le fait que l’âge de développement n’est pas l’âge chronologique. Il s’agit de séparer ces deux notions lorsque vous considérez les jalons d’évolution de votre enfant en bas âge. C’est également vrai pour les adultes. Ce n’est pas parce que tu as plus de soixante-dix ans que tu es mature. Votre vie intérieure peut être emplie de sagesse et de maturité. Je l’ai réalisé en observant notre président actuel.
La notion que j’ai incorporée est que de nombreux enfants sont nés avec une sagesse plus importante que celle que nous leur accordons, en tant qu’adultes, parfois. Peut-être n’avons-nous pas accompli notre propre tâche? L’idée est qu’il y a tant d’outils disponibles ces jours-ci, et particulièrement, grâce à l’internet, tant de ressources pour les parents et les individus, en général, pour effectuer leurs tâches et réaliser leur plein potentiel. Pourquoi ne pas donner ces outils aux enfants plus tôt? Le plus tôt possible pour qu’ils reconnaissent leur propre pouvoir, écoutent leur propre voix intérieure et commencent à être actifs, dans leurs communautés, sans attendre d’être adultes.

Eunice: Les enfants sont fantastiques car ils se comportent de façon innocente. Ils ne jugeraient jamais quelqu’un d’après sa couleur de peau. Ce qui est malsain, c’est leur environnement qui les imprègnent de lourdes problématiques. Il est important d’enseigner aux enfants, de façon précoce, à être gentils et à ne pas juger les individus sur la base de leur couleur de peau, de leur orientation sexuelle ou d’autre chose encore. Mes enfants ne songent même pas que ces points sont problématiques.

Eunice: Les génération plus jeunes sont bien plus empathiques et ouvertes d’esprit que les générations précédentes. Leur attitude est incroyable et je pense que cette génération suivante va nous mener vers un monde bien meilleur. Je l’espère.

Sabrina: Je suis d’accord. Il faut que ce soit intentionnel. Cela doit être volontairement enseigné et nous devons constamment apprendre, par nous-même, au fil d’une vie. Vous savez, aussi jeunes qu’à deux ans, les enfants présentent des préjugés. En 4ème et 5ème année du primaire, ils sont les plus ouverts et mûrs pour apprendre les problèmes systémiques de discrimination et de justice sociale. C’est un moment propice pour leur enseigner tous ces outils pour être des auteurs de changements efficaces, ainsi que comment trouver des terrains d’entente et être activistes. Ensuite, lorsqu’ils entrent au Collège puis au Lycée, si vous n’y portez pas attention, les préjugés et certaines idées plus négatives deviennent récurrentes et ancrées dans la culture des jeunes d’une même tranche d’âge. Un manque d’instruction immédiate au Collège, par exemple, nous a motivées à adresser ce livre aux dix-quinze ans. Comment pouvons-nous les atteindre et leur enseigner délibérémentement ces valeurs alors qu’ils sont encore suffisamment ouverts d’esprit? En leur donnant des outils, une inspiration et un aspect créatif qui encourageront beaucoup d’enfants à s’impliquer.

“Be The Change” a déjà un impact sur les jeunes. Eunice et Sabrina ont proposé à un groupe d’ados de lire les épreuves de leur ouvrage. Elles voulaient un retour de la jeunesse. Une des jeunes, la fille d’une amie de Sabrina, s’est inspirée du livre pour contribuer à l’organisation d’une marche nationale dans son Collège d’ Half Moon Bay, en Californie.

Sabrina: Une des choses qu’elle m’a partagée par email est que ce livre est exactement ce dont les jeunes comme elle ont besoin, pour le moment. Il est tellement positif et revigorant/habilitant. Elle sent qu’il y a une grande opportunité mais aussi une responsabilité des jeunes, pour le moment, d’incarner le changement, de s’engager d’une façon dont les adultes ne l’ont pas fait. Ce livre l’a vraiment inspirée. C’est ce dont elle et ses amis ont besoin.

Sabrina: C’est l’objectif du livre, de vraiment toucher les jeunes et d’établir une connection avec eux. C’est motivant. J’espère que d’autres histoires vont en découler et que les jeunes vont considérer ceci comme une façon de marquer, de leur empreinte créative, le travail qu’ils effectuent dans le monde.

Eunice: Nous pensons que le livre a vraiment pour objectif d’être un petit outil, une petite chose que nous pouvons offrir, en plus de nombreuses autres initiatives. Le changement s’opère pour le moment, de nombreuses personnes s’impliquent. Ce n’est que notre petite contribution de deux centimes.

“Be The Change” explore la création de changement via le gouvernement, la culture et l’économie. Vous pouvez voter ou être volontaire lors d’une campagne, par exemple. Vous pouvez boycotter une marque/ne plus consommer une marque. Vous pouvez choisir où vous dépensez votre argent. Vous pouvez envoyer des messages positifs sur les réseaux sociaux, composer de la musique ou réaliser un poster. La clé est de garder un message simple et clair. De cette façon, les enfants peuvent être acteurs d’un changement qui leur conviendra le mieux.

Sabrina: C’est un écosystème, tant de choses interagissent. Il y a des façons d’avoir de l’influence et du pouvoir, qui ne vous impliquent pas directement avec le gouvernement, si cela ne vous plait pas.

Juliette: Oui et je pense que c’est vraiment l’idée de ce podcast. Savez-vous pourquoi le premier épisode portait sur la pollution plastique? Juste après avoir entendu une amie qui nous a donné un exposé sur les pailles en plastique et leur impact sur l’environnement, j’ai arrêté de les consommer. Votre attitude peut avoir un gros impact et cela ne m’a pas coûté grand chose. C’est donc très accessible. Je pense que l’idée était celle de petites actions, accessibles à notre niveau. Cela ne veut pas dire que vous devez tout changer dans votre existence. C’est trop accablant de faire cela. Mais le petit pas qui, sans que vous le réalisiez, a un très gros impact dans le monde.

Eunice: C’est un peu addictif, franchement. Commencer avec les pailles en plastique puis peut-être manger de la nourriture qui pousse localement. Ce n’est pas trop contraignant. Vous ne devez pas le faire avec votre régime alimentaire entier, mais un peu, par ci par la. Et puis peut-être essayer d’acheter moins de vêtements. Pas autant de vêtements et ces petites choses peuvent faire une grande différence. Je pense que lorsque tu commences à le faire, tu réalises que ce n’est pas si difficile. Il y a un effet boule de neige.

Juliette: Oui, je suis d’accord.

Sabrina: Pour moi, ce livre est une prolongation de moi. Je vais prendre un risque et parler d’une expérience très personnelle. Ce livre était une expérience presque spirituelle. C’est un éveil spirituel que j’ai vécu à 40 ans, après avoir eu mes enfants, qui m’a menée à cet état d’esprit.
Je n’avais pas vraiment ressenti de sentiment d’autonomie, de confiance et j’étais plutôt motivée par la création de notre projet, par le succès défini par d’autres personnes. Je me sentais fort alourdie par différents commentaires que l’on m’avait adressés, qu’il s’agisse du système, de l’école, des parents ou de la culture au sens large. Je pense que je me sentais très restreinte personnellement, par de nombreuses histoires. Cela se manifeste par le mental qui s’exprime et s’en fait. Des pensées comme: “Je ne suis pas assez bien”. J’ai passé une bonne année à lire et à faire des recherches, à apprendre des techniques de méditation pour rebrancher mon cerveau et me transformer de l’intérieur. Cette expérience fut fondamentale/transformative pour moi, au niveau de mon amour propre, de ce que je ressentais à propos de mon rôle dans le monde, au niveau de mon existence et de mon potentiel pour la seconde partie de ma vie. Ce fut une sorte d’expérience d’éveil. Tout ce que j’ai réalisé, depuis lors, tourne autour de comment aider à partager ces outils, comment rendre cela possible pour les autres car c’est tout-à-fait faisable. Vous ne devez pas laisser votre vie s’écouler en songeant que vous ne valez rien et que vous ne modifierez pas quoi que ce soit, à cause de circonstances ou d’une enfance difficiles. Vous ne serez pas à même de changer les choses.

Eunice: Je plaisante toujours à propos du fait que mon animal spirituel est le golden retriever. J’ai toujours été dans cette sorte d’espace cérébral étrangement zen. J’adore utiliser mes compétences de design et enseigner aux autres comment utiliser leur créativité pour vraiment faire passer leur message. C’est un outil si important. J’adore être créative. Si vous me laissiez seule, je passerais mon temps à être créative, à enseigner comment canaliser cette énergie et vraiment retirer beaucoup de plaisir dans la vie, en étant créatif. Je pense qu’il s’agit d’une activité que j’aime beaucoup donc j’ai juste rejoint Sabrina et ses motivations profondes et j’ai ajouté mes deux centimes/mon humble contribution.

Sabrina: J’ai toujours admiré Eunice au niveau spirituel, même si elle ne décrit pas du tout l’état dans lequel elle se trouve, lorsqu’elle est créative, comme spirituel et qu’elle n’est pas un être spirituel.

Eunice: Non.

Sabrina: Pas du tout mais je l’ai toujours admirée car j’avais pris conscience, dans mon propre travail, de cet état dans lequel tu plonges,, cette énergie. Tu te connectes à ton toi intérieur  à la meilleure version de toi, à une puissance supérieure. Si tu crois en un pouvoir supérieur, il s’agit du même état que celui dans lequel Eunice se retrouve quand elle dessine. La créativité et la spiritualité sont essentiellement semblables.

Eunice: C’est également en donnant cours à mes enfants que j’ai découvert à quel point la créativité est un outil utile. Nous sommes un bon exemple de comment se tromper, puis se relever, s’entêter et essayer encore. Un exemple de l’importance de revenir au tableau blanc, de ne pas s’emmêler dans son ego et juste vouloir se tromper. L’erreur est en fait une part positive du processus. J’enseigne à mes enfants qu’il est acceptable de se tromper, ce qui est très difficile à comprendre, à huit ans. Je pense que la créativité est un bon langage pour essayer de leur enseigner cette attitude.

Sabrina: Le changement sociétal est un processus créatif. Il y aura donc des revers et des échecs. Vous allez réaliser quelque chose, puis prendre conscience que c’était une erreur et que vous vous êtes égarés. Je n’ai pas réalisé que c’était ainsi que ce groupe d’individus se sentait, je pensais que j’essayais de les aider alors qu’en fait, je les blessais totalement. Tu dois être ouvert, il faut revisiter et constamment recréer et écouter. Tu dois prendre une nouvelle inspiration et de nouvelles idées et apprendre lors d’un processus continu de croissance dans la création pour avoir une influence positive plutôt que de contribuer à un conflit et à une mauvaise perception ou compréhension.

L’enfance d’Eunice et Sabrina a joué un grand rôle dans leur vision du monde aujourd’hui. Leur mère est chinoise et leur père est diplomate américain. Elles sont nées en Chine mais ont vécu enfants, en Asie du Sud-Est, en Afrique, en Birmanie, en Lybie et en Malaysie.

Eunice:  Nous sommes métisses et nous avons toujours été très fières de cela, en fait. Je ne sais pas ce que nos parents ont fait. Je ne me rappelle pas qu’ils aient fait quoi que ce soit de particulier.

Juliette: Votre père est américain.

Vous pouvez notre épisode avec Eunice et Sabrina ici. [en anglais]

Oui, il est américain, originaire du Minnesota. Ses ancêtres étaient européens. Il est blanc, blanc, blanc, très pâle, en fait. Pâle au point d’attraper des coups de soleil. Nous avons grandi en déménageant, tous les trois ans.

Juliette: Deux filles qui ont vécu dans de nombreux pays, surtout asiatiques… Comment pensez-vous que cela influence votre vision du monde aujourd’hui?

Eunice: C’est un peu surréel de vivre ici, à présent, spécialement avec cette problématique de suprémacisme blanc, aux Etats-Unis. Nous avons grandi dans des pays où les blancs étaient de loin minoritaires, pays à majorité musulmane ou bouddhiste. Etre ici, dans cette situation toxique de mouvement suprémaciste, est étrange pour nous, difficile à comprendre. Nous percevons comment la réalité devrait être, je suppose.

Sabrina: Ceci dit, à propos de nationalisme et de suprématie d’une race… Nous plaisantions, plus tôt, au sujet du fait que notre maman était, à sa façon, une suprémaciste asiatique car elle pense que les chinois sont plus intelligents et ont tout compris ou sont génétiquement supérieurs. Pas sérieusement, bien sûr. Cela se vérifie quand il y a un type de majorité qui impose une façon de penser en groupe.Des sentiments supérieurs potentiels, une supériorité par rapport à la minorité et cela existe partout.

Juliette: Partout oui.

Sabrina:  Lorsque nous avons déménagé ici, Nous avons pris conscience, au fil du temps -cela nous a pris un moment- des conflits, de l’inégalité, de la discrimination. Le ventre miteux d’une vision polissée de l’Amérique, que nous avions de l’extérieur.

Sabrina: Un autre exemple intéressant est celui-ci..Quand nous avons déménagé pour la première fois, aux Etats-Unis, les gens nous demandaient d’où nous venions et ma réponse était:”Je suis américaine”. Je ne comprenais pas, les gens me disaient: ”Bien sur que tu es américaine mais d’où es-tu en Amérique?” Ce genre de question m’a ouvert les yeux, au fil du temps, à propos des nuances de ségrégation des différentes populations,  qu’il s’agisse de la classe ouvrière blanche ou des immigrés récents ou encore des sans-papiers. Il y a tant de différences, de diversité, de types de personnes vivant ici, tant d’expériences différentes des individus, en tant qu’ Américains. Malheureusement, il y a beaucoup de conflits et d’inégalités dans ce spectre. On a du pain sur la planche, dans ce domaine. En même temps, (je pense qu’à un certain niveau), j’ai réellement le sentiment que nous sommes tous américains et interconnectés. Nous sommes solidaires, unis dans la différence. Nous avons observé l’Amérique à distance et nous avons vu son potentiel. Nous ressentons que cette réalité est une possibilité.

Juliette: Cela me semble logique de commencer avec un business de cartes de voeux imprimées. Il a débuté avec l’envoi de cartes postales car c’est la première chose que tu réalises. Lorsque nous voyagions, nous envoyions des cartes postales à la famille, donc c’était logique de débuter ce business.

Eunice: C’est vrai, nous recevions les lettres via l’ambassade des Etats-Unis. Nous réceptionnions ces paquets de lettres et c’était très excitant de recevoir quelque chose en provenance des Etats-Unis, comme “Seventeen Magazine”.

Juliette: Une carte postale ou une carte de voeux permet de témoigner de l’affection  pour quelqu’un, d’admettre que tu l’apprécies car tu lui écris.

Sabrina: Exactement.

Eunice: Tu prends du temps pour eux.

Juliette: Ca a été très chouette pour moi de découvrir l’école de ma fille. L’écriture représente une part importante de l’enseignement. Mettre les enfants à l’aise dans l’écriture, en écrivant ses sentiments et en montrant son affection et reconnaissance pour les individus. Cela a été très excitant à regarder.

J’ai acheté une copie du premier livre d’Eunice et Sabrina, “Happy Mail”, pour ma fille Mia et sa meilleure amie Lyla. Je voulais les inspirer à s’écrire l’une à l’autre et à être créatives. La plupart des communications aujourd’hui sont électroniques…Comment une lettre peut-elle représenter plus de valeur?

Quand j’ai reçu le livre “Be The Change”, Mia travaillait sur un poster à la maison pour un projet d’école, à propos d’un livre intitulé “Wonder”. C’est l’histoire d’un garçon différent physiquement mais qui a une beauté intérieure. C’était le moment idéal! Le livre donnait des idées pour créer son poster de façon consciente, au niveau social.

Mon idée suivante est de parler du système politique américain avec elle. Certains livres en parlent de façon adaptée aux enfants. Je veux poursuivre la conversation à propos de ce qui doit être changé et comment créer une société plus égalitaire.

Mia est une fan importante de “Be Your Change”. Elle a été l’une des premières initiatrices de la famille à ne plus utiliser de plastique. Elle m’a demandé, l’autre jour, combien de plastique nous utilisons en un jour. Nous avons recherché l’information: un million de bouteilles en plastique sont produites chaque minute et 91% d’entre elles ne sont pas recyclées. Ceci concerne seulement les bouteilles en plastique… A présent, créons un poster à ce propos!

Les enfants ont le pouvoir de créer le changement. Nous l’avons remarqué avec les étudiants du Lycée de Parkland qui ont défendu le contrôle des armes. Mais nous, adultes, nous pouvons également incarner le changement. C’est pourquoi Sabrina et Eunice ont une série de livres pour adultes.
Sabrina:  L’un d’eux est intitulé “My mom is magical” et il sera disponible en avril. C’est un livre qui rassemble les mères et leurs enfants et qui célèbre à quel point ils sont fantastiques. Nous pensons qu’il n’est jamais trop tôt pour commencer à responsabiliser les enfants. Les parents sont une audience mûre pour ces leçons car ils représentent les exemples de changements. Ainsi leurs enfants seront plus inspirés à représenter le changement, également.

Eunice: Il y a aussi un livre associé intitulé “My dad is amazing” pour la catégorie des pères, mal desservie.

Juliette: Merci beaucoup. Ce fut un réel plaisir de vous parler aujourd’hui. J’espère sincèrement que ce livre aura du succès et qu’il impactera la vie de nombreuses personnes.

Sabrina: Merci de nous avoir accueillies. Il nous a été agréable de te parler.
Eunice: Super chouette.

Eunice et Sabrina Moyle croient que les enfants et les adultes peuvent utiliser la créativité pour provoquer le changement, pour se développer et grandir, en tant qu’êtres humains. (Il s’agit de) nous mettre au défi, dans toutes les directions et de tout remettre en question.
La créativité est une grande part de ma vie. Elle est une source constante de joie et de bonheur. Mon esprit créatif est en éveil dans les galeries d’art, les musées, le cinéma, devant l’architecture ou les sculptures. L’art me fait sourire et voir plus grand/réfléchir. C’est une thérapie de guérison, une façon excellente d’affronter la politique et la souffrance du monde réel.

Ecouter Sabrina et Eunice a résonné en moi/m’a interpelée. J’ai affronté les mêmes montagnes russes. A quarante ans, j’ai essayé de donner du sens à ma vie et de me rapprocher de mes valeurs. Par-dessus tout, j’ai tenté de m’impliquer dans une activité qui a du sens.

Ma formation est la technologie. Travailler dans ce secteur ne correspondait pas à ce que j’imaginais. Je n’aimais pas la culture d’entreprise et son environnement principalement masculin. Je comprends qu’elles doivent être profitable et que chacun veuille devenir riche mais quel est l’intérêt d’atteindre cela si les autres en souffrent? Est-ce le prix du succès?

Pour moi, le succès n’est pas seulement financier. Il comprend aussi les relations que nous établissons et l’impact que nous avons sur la vie des autres. Etre dans un monde masculin, fermé n’était pas pour moi. C’est pourquoi, j’ai décidé de créer “Be Your Change”.

Le podcast est un exutoire pour parler de la perception différente du monde, pour partager mes pensées et mes observations ainsi que celles d’individus ayant des points de vue similaires, comme Sabrina et Eunice. Elles utilisent leur artisanat et leurs compétences politiques pour produire un contenu éducationnel, pour être activistes.

Nous avons écouté “Be Your Change”, il y a beaucoup de femmes fantastiques qui oeuvrent pour la création de changement…dans la mode, dans les mouvements du zéro déchet, via l’investissement à impact sociétal. Les chefs de file de cette communauté, que j’ai rencontrés, sont des femmes, de gauche et de droite. J’ai trouvé ma tribu!

C’est” Be Your Change”, un podcast qui crée le monde dans lequel vous voulez vivre.
Dans notre prochain épisode, nous parlerons avec Valer Clark, une femme de soixante-dix-huit ans qui a passé les trente dernières années à travailler dans la restauration des terrains à la frontière du Mexique et de l’Arizona.

Notre rédacteur et producteur est Shuka Kalantari.

Je suis votre hôte, co-scénariste et productrice executive, Juliette Roy.

Notre traductrice est Auriane Mathieu. Enseignante de français à San Francisco.

Nous aimerions que vous contribuiez au changement en joignant notre mouvement. Likez-nous sur facebook.com/beyourchange. Inscrivez-vous à notre lettre d’information sur “be your change.co” et parlez de notre podcast à vos connaissances.

C’est “Be Your Change” et je suis Juliette Roy. Merci de nous avoir écoutées.

Crédit Photographique: Zoe Larkin